Dans un témoignage publié sur le site Mom.com, une maman explique son choix de laisser ses enfants dormir dans son lit aussi longtemps qu'ils le souhaitent. Ce mode de vie, appelé cododo prolongé, peut sembler inhabituel pour certains, mais cette mère assure qu'il s'agit de la meilleure décision pour sa famille, tant pour des raisons pratiques qu'affectives.
Tout a commencé avec la naissance de son premier fils, il y a onze ans. Dès les premiers jours, le fait de partager le lit avec son bébé est apparu comme une évidence. "Cela facilitait l’allaitement et je ne pouvais tout simplement pas imaginer le voir dormir ailleurs", confie-t-elle. De plus, son fils se réveillait fréquemment la nuit, et se lever à plusieurs reprises pour le consoler paraissait inenvisageable. Le co-sleeping est donc devenu une solution naturelle.
Lorsque son deuxième enfant est né, la situation a évolué. Le grand frère avait alors été transféré dans un lit d’enfant dans la chambre parentale, mais il ressentait encore le besoin de rester proche de ses parents. Le nouveau-né, quant à lui, a pris place dans le lit parental, comme son frère avant lui. "Mon aîné avait besoin de sécurité, surtout avec l’arrivée de son petit frère, alors nous avons simplement suivi le mouvement". Si cette maman ne s’attendait pas à pratiquer le co-sleeping sur une longue période, des années plus tard, la situation demeure la même : ses enfants dorment encore dans sa chambre, parfois même dans son lit.
Bien que les enfants aient leur propre chambre et soient capables de dormir seuls, ils reviennent souvent à cause de cauchemars, de maladies ou tout simplement par besoin de réconfort. Bien entendu, elle reconnaît que cette "politique de porte ouverte" n’est pas faite pour tout le monde. Cependant, la famille a trouvé une organisation qui fonctionne pour eux. "Nous avons un matelas queen-size avec un lit simple de chaque côté. Les enfants peuvent dormir avec nous ou à proximité, tout en nous laissant suffisamment d’espace", explique-t-elle.
Si le co-sleeping prolongé reste un sujet controversé dans certains pays, il est pratiqué depuis des siècles dans d'autres cultures. Selon l’anthropologue James McKenna, cité dans un article pour The Natural Child Project, le co-sleeping est une pratique courante dans le monde entier, où les enfants dorment souvent avec leurs parents jusqu’à la fin de l’enfance, voire plus longtemps. Cette pratique est souvent dictée par des contraintes d'espace, mais aussi par des normes culturelles qui valorisent la proximité familiale.
De plus, la crainte que le co-sleeping rende les enfants trop dépendants de leurs parents est réfutée par de nombreux experts. Robert et Sarah LeVine, auteurs de Do Parents Matter?, expliquent que bien que les enfants japonais dorment souvent avec leurs parents pendant des années, ils deviennent parmi les plus autonomes et responsables au monde. Ils participent activement aux tâches ménagères et à la vie communautaire dès leur plus jeune âge.
Une étude menée en 2011 sur des enfants de familles à faibles revenus, qui dormaient régulièrement dans le lit de leurs parents à 1, 2 et 3 ans, a révélé qu’à l’âge de cinq ans, ces enfants ne présentaient aucun retard cognitif ou comportemental. Cela renforce l’idée que le co-sleeping prolongé n’a aucun effet négatif sur le développement des enfants. Cependant, pour cette maman, il n’est pas nécessaire de s’appuyer sur des études pour comprendre les bienfaits du co-sleeping. Selon elle, les enfants grandissent trop vite et ont besoin de proximité et de réconfort pendant un laps de temps limité. "Nous ne les étouffons pas", affirme-t-elle. "Dès que l’un de mes enfants me dira qu’il ne veut plus dormir dans ma chambre ou dans mon lit, je l’accepterai volontiers. Mais tant qu’ils en ont besoin, je leur offrirai ce réconfort supplémentaire".
Un sujet souvent évoqué concernant le co-sleeping est la question de l’intimité des parents. Cette maman et son mari affirment que cela n'a en rien affecté leur vie de couple. "Tant qu’on a plus d’une pièce dans la maison, tout va bien", plaisante-t-elle. Le couple attend simplement que les enfants soient endormis pour passer à l’acte, mais cela se fait ailleurs que dans la chambre. "Cela n’a rien changé à la fréquence ou à la qualité de notre vie sexuelle. En fait, cela nous a permis d’être plus créatifs".